En avril dernier, nous nous sommes aventurés en démarche créative durant 3 jours avec 5 étudiant.e.s architectes, architectes d’intérieur et designer graphique, en Erasmus au Lycée des Métiers du Bâtiment Aristide Bergès de Saint-Girons. Le sujet que nous leur avons proposé était l’aménagement et l’équipement des laboratoires d’apprentissage. Nous avons utilisé le design thinking pour débuter la session de travail et explorer collectivement les différents scénarios d’aménagement. Mais qu’est ce que cette méthode et ses objectifs? Comment peut-on appliquer cette approche aux établissements scolaires? Et aux futurs laboratoires d’apprentissage?
Retrouvez toutes les informations et la documentation réalisée au fil de l’atelier avec les étudiants https://campus.lab.place/interior-design/
Pendant cette session de design thinking, nous avons amorcé le travail de recherche et lancé la démarche créative, dessiné des croquis, discuté des possibilités, des contraintes et des opportunités.
Définition du design thinking
Le design thinking est une approche créative et centrée sur l’humain pour résoudre les problèmes et innover dans divers domaines, tels que le design de produits, les services, les processus et même les modèles d’affaires. C’est une méthode qui encourage la collaboration et l’exploration de multiples solutions potentielles avant de choisir la meilleure.
Le design thinking repose sur cinq étapes clés :
- Empathie : Comprendre les utilisateurs et leurs besoins en observant, en écoutant et en les interrogeant pour saisir leurs expériences et leurs défis.
- Définition du problème : Formuler clairement le problème en se basant sur les informations recueillies lors de la phase d’empathie. Il s’agit de définir un défi précis à résoudre.
- Idéation : Générer un grand nombre d’idées créatives en encourageant la pensée divergente. Les idées peuvent être saugrenues ou inhabituelles, l’objectif étant d’explorer différentes possibilités sans se limiter.
- Prototypage : Créer des prototypes rapides et tangibles des solutions les plus prometteuses. Les prototypes peuvent être des maquettes, des dessins, des scénarios ou même des simulations pour permettre aux utilisateurs de les tester et de fournir des retours d’expérience.
- Test : Soumettre les prototypes aux utilisateurs et recueillir leurs retours d’expérience. Analyser ces retours et itérer en apportant des améliorations successives à la solution. Répéter ces étapes autant de fois que nécessaire jusqu’à l’obtention d’une solution satisfaisante.
Le design thinking pour les établissements scolaires
L’approche du design thinking peut être adaptée de manière efficace dans les écoles pour encourager la créativité, la collaboration et la résolution de problèmes chez les élèves. Voici une activité qui reprend es étapes de cette démarche créative et collective et qui peut être réalisée dans une classe: L’objet réinventé
- Demandez aux élèves de choisir un objet courant et de réfléchir à des façons de le réinventer pour le rendre plus utile, efficace ou innovant.
- Encouragez-les à effectuer des recherches, à observer l’utilisation de l’objet dans différents contextes et à générer des idées de nouvelles fonctionnalités ou d’améliorations.
- Demandez-leur de créer des croquis ou des maquettes pour représenter leur nouvelle version de l’objet.
- Organisez une exposition où les élèves peuvent présenter et expliquer leurs concepts réinventés.
Le design thinking pour les laboratoires d’apprentissage
Lorsque le design thinking est adapté aux tiers lieux comme les laboratoires d’apprentissage, cette approche peut aider à concevoir des espaces qui répondent aux besoins des utilisateurs tout en favorisant une communauté dynamique et créative.
Avec les étudiants nous avons tout d’abord identifié les besoins des futurs utilisateurs (élèves, professeurs, associations, entreprises locales, …) du lieu. Nous nous sommes basés sur les retours de chaque lycée partenaire de l’action et du travail de Maxim Royo, créateur, membre de l’équipe du Lab Place, spécialisé dans le design d’espace et les nouvelles pratiques urbaines (tiers-lieux, espaces éphémères…) Cela ressemble à quoi un laboratoire d’apprentissage?
Une fois les besoins identifiés nous avons repérés les problèmes clés auxquels seront confrontés les futurs utilisateurs et les opportunités pour améliorer l’expérience de l’espace. Par exemple, le lieu doit faire cohabiter trois espaces de travail :
- Un espace de partage et de connexion. C’est ici que l’on retrouve l’agora, les ordinateurs et les projections. il permet de se réunir en grand nombre. Ce point central agit comme un centre de circulation.
- Un espace d’atelier et de stockage. L’espace est défini par l’usage, il doit s’adapter à un maximum de demandes, se transformer en atelier de sérigraphie puis en studio photo.
- Un espace pour le groupe et le repos. Il met à disposition des utilisateurs du mobilier pour se réunir et se reposer.
Une fois l’aménagement et les équipements validés, la prochaine étape sera de mettre en œuvre les solutions et faire vivre régulièrement l’espace grâce à des événements et des ateliers pour : monter en compétences, faire se rencontrer les différents utilisateurs, prototyper, explorer, …
Quelques projets récents de Design Thinking
quelques exemples récents de projets qui ont été salués pour leur utilisation innovante du design thinking :
- La ville de Rotterdam aux Pays-Bas a utilisé le design thinking pour transformer une zone industrielle en déclin en un quartier résidentiel dynamique et durable. Le projet, appelé « M4H Rotterdam », a impliqué des ateliers de co-création avec les résidents, les entreprises et les institutions locales pour concevoir un quartier qui répond aux besoins de la communauté tout en étant respectueux de l’environnement.
- La ville de Barcelone en Espagne a utilisé le design thinking pour repenser son approche de la gestion des déchets. Le projet « Zero Waste » a impliqué des consultations publiques et des ateliers de co-création pour concevoir un système de collecte des déchets plus efficace et durable, qui a permis de réduire les déchets envoyés en décharge de plus de 40 %.